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Préface de Marie-Noël Paschal

Marie - Noël Paschal , d'origine lorraine, s'est installée en Haute Provence il y a trente-neuf ans. Elle est agrégée de lettres classiques, titulaire d'une maîtrise d'histoire de l'art et d'un master d'archéologie. Amoureuse de sa région d'adoption, elle collabore depuis vingt et un ans au quotidien La Provence . Elle a écrit plusieurs pol'arts (des intrigues criminelle qui font revivre un ou une artiste) et un ouvrage sur les grandes affaires policières des Alpes de Haute Provence.

 

 

Alice au pays s'émerveille

Les poèmes d'Alice Legras (1888-1975) sont d'une infinie délicatesse. Née à Saint-Dié des Vosges, elle est foncièrement attachée à son pays lorrain, qu'elle chante dans plusieurs pièces : Nancy et son Parc Olry, la Colline de Sion, haut lieu de Lorraine, la Ligne bleue des Vosges…

D'où lui vient ce besoin intense d'écrire des poèmes ? Des sentiments qu'elle a tus, mais non étouffés, depuis sa jeunesse : l'amour de la Nature, qu'elle peint à petites touches impressionnistes et charmantes ; d'une grande tendresse pour le monde qui l'entoure et l'émerveille ; et tout simplement de la Vie, qui l'enchante. Car «  La poésie est magicienne/ Qui transforme à tous les moments/ La rosée en vrais diamants » écrit-elle. Pour Alice « Tout est Grâce ici-bas, tout, jusqu'à la souffrance/ La musique et l'amour, l'enfant comme la fleur/ Mais aussi le chagrin, le souci, chaque pleur… ».

Les poèmes que nous montre ici son petit-fils, et qui lui valurent le Grand Prix des Poètes Lorrains en 1961, sont en effet un véritable hymne à la Vie, qu'elle fonde sur une foi profonde et une passion pour la Beauté. Cette Beauté, don de Dieu, elle la voit partout avec des yeux d'enfant. Parfois nostalgique, le plus souvent enthousiaste, elle avoue : « J'ai toujours eu dans l'âme un brin de fantaisie/ Qui donc en est la cause ? -Est-ce la poésie ? »

C'est cette fraîcheur de l'âme qui touche le lecteur. Dans un de ses plus beaux poèmes, qui ouvre le recueil, elle livre son secret :

« Tant que vous saurez voir l'enchantement du monde

Que vous écouterez les murmures de l'onde,

Que vous apprécierez, sous leurs aspects divers

La poésie et l'art, la beauté grave et pure,

Que vos bras, pour autrui, resteront grands ouverts,

Et que vous verrez Dieu dans toute créature…

Quand pâliraient vos yeux, quand trembleraient vos pas,

Votre cœur ne vieillira pas ! 

Les poèmes d'Alice n'ont pas pris une ride. Soixante ans après le Grand Prix de Poètes Lorrains, ils nous émeuvent toujours.