Préface de Marie-Noël Paschal
À côté de ses livres historiques concernant la médecine hospitalo-universitaire à Nancy (les hommes, les bâtiments, le patrimoine…) mon ami, le professeur de médecine Bernard Legras a constitué au fil des années depuis sa retraite un ensemble d’ouvrages, à la fois religieux et artistiques, centrés sur la mort de Jésus et ses apparitions après Pâques.
L’Evangile selon Marc avec iconographie parachève l’ensemble des thèmes abordés précédemment : la Passion de Jésus ; sa Résurrection ; les évangiles de la période des apparitions de Jésus (à Marie-Madeleine, aux pèlerins d’Emmaüs et à Thomas l’incrédule) ; et enfin les arguments rationnels qu’il développe en faveur de la véracité de la Résurrection du Christ.
L'évangile selon Marc, écrit en grec ancien vers les années 70, est le tout
premier évangile qui soit parvenu jusqu’à nous. Il raconte la
prédication, la vie et la mort de Jésus de Nazareth en y incluant notamment
l'imminence du Royaume de Dieu, la puissance miraculeuse de Jésus, l'importance
de devenir « disciple » de Jésus, la crucifixion et le messianisme
caché.
De même que dans la plupart de ces ouvrages, le professeur Legras a tenu à associer au texte de Marc des œuvres d’art car, comme il l’écrit dans son avant-propos en citant Santiago Calatrava : « L'art et la religion sont intimement liés, peut-être parce qu'existe en tout homme l'instinct du sublime et du transcendant ». On ne peut que constater d’ailleurs que les sujets de ces livres ont inspiré maints artistes souvent exceptionnels - peintres, sculpteurs, graveurs,... - que l’on (re)découvrira grâce à ces ouvrages.
Cette alliance originale du
texte et de l’iconographie amène à lire l’évangile de Marc avec un intérêt
accru, d’autant plus que la traduction biblique choisie (version Segond 21 présentée en seize chapitres) se veut un langage moderne, tout en restant fidèle aux textes
originaux. Afin de rendre plus fluide la lecture, l’auteur a pris la liberté de
supprimer les numéros des versets.
Le style
de Marc est simple, primesautier, alerte, précis. Au début assez heurté,
concis, rapide, il devient peu à peu plus coulant, tel un torrent qui se
transformerait ensuite un fleuve plus tranquille. Il est amusant de voir Marc
s'attarder souvent sur des détails très concrets : le coussin où dormait Jésus,
à l'arrière de la barque ; les chaînes, les entraves dont était lié le
démoniaque gérasénien, les cris qu'il poussait, les
pierres dont il se frappait, etc...
Titulaire d’une maîtrise de l’art et romancière d’ouvrages mêlant intrigue policière et vie d’un grand artiste, je suis particulièrement attirée par l’art et j’ai apprécié la variété des œuvres présentées dans cet ouvrage. Le professeur Legras a fait ici un important travail de documentation iconographique, qui soutient magnifiquement le texte de Marc à travers les siècles. Celui-ci présente tout d’abord les miracles du Christ, puis ses paraboles, enfin sa Passion. On lit avec émotion des phrases telles que « Que l’homme ne sépare pas ce que Dieu a uni » ou « Laissez venir à moi les petits enfants » qui sont devenues quasi proverbiales. On sera émerveillé par les trois tableaux présentés du Caravage, « Saint Jean-Baptiste dans le désert », presque intimiste, « Le reniement de Saint Pierre » attribué au Caravage, et « La flagellation du Christ ». On découvrira l’œuvre de James Tissot, dont l’auteur nous apprend qu’il s’agit d’un peintre français qui réalisa 365 aquarelles de la Vie de Notre seigneur Jésus. Et l’on retrouvera avec plaisir des tableaux de Véronèse, Fra Angelico, Hans Holbein, Giotto, Delacroix, Puvis de Chavanne et autres. À noter, en annexes, un intéressant explicatif sur les différents Évangiles et leur histoire.
Cette version claire, aérée, et superbement illustrée de l’Évangile de Saint Marc, est à mettre entre toutes les mains.