Préface de Mgr Pierre-Yves Michel
Le
parcours auquel nous invite Bernard Legras est un
véritable chemin de contemplation du Christ, grâce au va-et-vient entre les
textes évangéliques, les représentations artistiques et les textes littéraires.
C’est un cadeau précieux dans trois directions.
D’abord,
la mise en perspective des textes de la Sainte Ecriture avec des
représentations picturales très variées nous fait entrer plus avant dans le
mystère de l’Incarnation. Jésus n’est pas un concept, une idée ni une
abstraction. Il est le Fils éternel du Père. Il est Dieu lui-même venu en notre
chair, se faisant l’un de nous, venant à notre rencontre. (Comme le dit
Saint Jean au début de sa première lettre : « Ce qui était depuis
le commencement, ce que nous avons entendu, ce que nous avons vu de nos yeux,
ce que nous avons contemplé et que nos mains ont touché du Verbe de vie, nous
vous l’annonçons ! » (1 Jean 1, 1) Benoît XVI, dans son
exhortation apostolique Verbum Domini
(2010), explique : « Dieu ne se révèle pas à l’homme de façon
abstraite, mais en assumant des langages, des images et des expressions liées
aux différentes cultures. Il s’agit d’un rapport fécond amplement attesté dans
l’histoire de l’Eglise. » (Verbum Domini, N° 109)
Ensuite,
dans cet ouvrage, l’auteur met en pratique l’invitation du Pape Benoît XVI à
découvrir la Bible comme « un grand trésor pour les cultures. » C’est dans la même exhortation sur la Parole
de Dieu que Benoît XVI invite tous les acteurs du monde cultuel à « ne
pas craindre de s’ouvrir à la Parole de Dieu, qui ne détruit jamais la vraie
culture, mais qui constitue un stimulant constant dans la recherche
d’expressions humaines toujours plus appropriées et significatives. » (N°
109)
Cela
me conduit à souhaiter que ce livre permette à ceux qui l’auront entre les
mains un authentique chemin de rencontre avec le Christ, de cœur à cœur avec
lui, de conversion et d’accueil de sa miséricorde. On perçoit que l’immense
travail de l’auteur pour repérer toutes ces œuvres d’art et les faire dialoguer
avec l’Evangile trouve sa source dans le feu intérieur qui le brûle, dans son
amour pour Jésus et son désir missionnaire de le faire connaître. Son parcours
de professeur de médecine devenu auteur de livres spirituels me rappelle mon
propre grand-père, lui aussi médecin, qui a passé sa retraite à réfléchir sur
le mystère de l’homme dans le projet de Dieu et à se nourrir des Evangiles. Chacun
est en quelque sorte invité à se laisser habiter par la présence du Christ au
cœur de ses engagements les plus divers, pour dire avec Saint Paul : « Ce
n’est plus moi qui vis, c’est le Christ qui vit en moi. » (Galates
2,20).