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Allée Jean Legras

1914-2012

 

(cliquez sur les photos)

 

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La chronique de Martine Friot sur Radio Jericho

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L'article mis en ligne sur le site de la Ville de Vandoeuvre

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Extrait du discours de Bernard (vidéo)

 

    

Déroulé et lieu

 

 

Articles de l’Est Républicain

 

Article du 18 avril 2014

 

 

Article du  28 avril 2014

 

Inauguration

 

Il faisait beau, ce samedi 16 avril 1994. Beaucoup de monde : ma famille, plusieurs de mes collègues de médecine (Pr. Bertrand, Burdin, Floquet, Vidailhet), beaucoup d’anciens de la « 3A2C » (Danièle Marchand, Derniame qui fit un très beau discours,…), des personnalités (Meynard, Pair..) ; une soixantaine de personnes, ce qui a impressionné le maire de Vandoeuvre, Stéphane Hablot.

Le maire a fait le premier discours (il fit aussi le dernier en conclusion). L’allée Jean Legras débouchera sur un centre culturel et scientifique.

La plaque a été dévoilée puis au Château du Charmois, plusieurs allocutions (voir ci-après) dont la mienne fort courte (j’avais droit seulement à 3 minutes !).

 

         

 

Discours

 

Bernard Legras

Professeur honoraire de médecine

 

Mr le Maire, Mesdames et messieurs, chers amis, chers collègues,

 

Au nom de ma famille ; Au nom des amis très proches de mes parents ; Au nom des anciens élèves et collaborateurs de mon père  (tout spécialement Danielle Marchand sa fidèle secrétaire pendant toute sa carrière et  Marion Créhange, sa première assistante qui regrette tellement d’être absente) ; Au nom  de la 3A2C c’est-à-dire pour les non-initiés «  l’Association Amicale des Anciens du Centre de Calcul » ; Au nom, enfin, de toutes les autres personnes qui sont venues par amitié et que je ne peux pas mentionner

Je (ou plutôt « nous »), nous tous, nous sommes très sensibles, très honorés et très fiers de cet hommage rendu à mon père.

 

C’est donc chaleureusement  et avec beaucoup de reconnaissance que je remercie les responsables de la municipalité de Vandoeuvre,  son maire Mr Hablot et  parmi les élus tout spécialement  le Professeur Bach, ancien doyen et recteur qui a porté le dossier concernant mon père jusqu’à cette inauguration aujourd’hui. J’ai aussi une pensée pour Françoise Nicolas ancienne maire de Vandoeuvre qui n’a pu venir et dont les parents Bahut étaient des grands amis de Jean et Madeleine Legras.

Le Président de l’Université de Lorraine Mr. Mutzenhardt a dû annuler sa présence en dernière minute.  Je remercie le Professeur Alain  Richard qui  parlera en son nom.

Un très grand merci enfin au Professeur  Jean-Claude Derniame, brillant élève de  mon père qui a accepté de rappeler l’œuvre scientifique de Jean Legras.

 
Cela étant dit, je voudrais faire deux remarques :

Tout d’abord la date fixée pour cette inauguration.  Elle tombe bien puisque 2014, c’est l’année du centième anniversaire de la naissance de mon père - qui est né le 12 juillet 1914.

Deuxièmement  le lieu.  Je connais bien cet endroit parce que mon père a vécu les trois dernières années de sa vie dans la maison de retraite du Charmois qui est située tout près de l’entrée du parc. Papa aimait beaucoup la nature et il avait plaisir à se promener dans ce lieu agréable où je l’ai accompagné souvent.

 

Et maintenant, permettez-moi quelques mots vraiment personnels sur mon père.

Papa n’était pas attiré par le pouvoir,  la gloire et  l’argent.  Ma mère disait en forme de boutade qu’il aurait choisi alors Polytechnique au lieu de Normale Sup. Certes, il  était conscient de ses aptitudes inhabituelles (il m’avait dit qu’il avait commencé à travailler vraiment les mathématiques seulement pour l’agrégation) ; il était aussi conscient de sa réussite professionnelle mais il avait un comportement  naturellement réservé et  même modeste. Quand, à sa retraite, je le félicitais pour sa grande réussite comme pionnier en informatique, il me disait : « j’ai eu de la chance ».

 

Papa  a reçu des décorations importantes (en 1982, il est fait officier de l’ordre du mérite national par le Doyen Aubry)  mais il n’en tirait aucune vanité. Lorsque le doyen Imbs avec lequel il avait travaillé, lui a annoncé qu’il voulait le proposer à la légion d’honneur, mon père a refusé en disant : « je ne veux plus  faire de discours et parler encore de moi ».  S’il voyait cette cérémonie, je pense qu’il aurait un sourire amusé sur les lèvres.  Et qu’il penserait : « ça ne m’étonne pas de mon fils ». Par contre, que sa femme serait heureuse !

 

Enfin,  pour clore cette courte allocution, une dernière considération.

Au cours de ma vie, j’ai côtoyé  des  personnalités  très brillantes sur le plan intellectuel mais parfois assez  critiquables sur le plan humain et relationnel. Ce qui est remarquable, c’est que mon père l’était,  sur ces deux plans là, le professionnel et l’humain. C’était un homme droit, intègre,  tolérant, très bon mari, très bon père, très bon grand-père.  Un « honnête homme » au sens du 17ème siècle.

 

Merci à vous tous pour votre présence qui montre bien dans quelle estime vous teniez mon père. Merci encore à Vandoeuvre et à ses élus qui honorent un grand universitaire lorrain et un homme plein de vertus. Un magnifique exemple.

 

 

Jean Claude Derniame

Professeur émérite - INPL- LORIA

 

Il m'est donné l'honneur de dire quelques mots sur le travail de Jean Legras et pourquoi  nous l'honorons aujourd'hui. Bien sûr je parlerai pour tous ses élèves, on dit parfois ses descendants scientifiques directs, ils sont une soixantaine, mais aussi pour tous leurs descendants indirects, pour tous ceux qui le fréquentaient en tant que professeur, en tant que directeur d'équipe de recherche, en tant que collègue et, bien sûr, en tant qu'ami. Je mentionnerai en particulier sa première thésarde Marion Créhange, ainsi que Michel Lucius, Michel Cusey, Philippe Noel, Jean Marie Proth, Gilles Tissier  et bien d’autres.  Au nom aussi de Danielle marchand, sa secrétaire depuis  1963 et jusqu’à sa retraite et présente aujourd’hui.

 

Jean Legras  est né en 1914 dans une famille d’enseignants. Son père était professeur de mathématiques au Lycée Poincaré. En 1933, il a 19 ans, il entre brillamment à l’École Normale Supérieure, dès la première tentative, et il est agrégé en 1936. Elève de Joseph Péres, il donne ses premiers résultats sur l’aile portante d’avion en 1938, en introduisant une transformation d’intégrale. Son travail fut interrompu par un séjour forcé en Allemagne, dont il revint en 1942, après avoir simulé la schizophrénie pendant 6 mois, et avec la complicité d’un médecin français.  Il devient lui-même professeur au Lycée Poincaré, et reprend ses travaux sur les calculs de profil d’aile d’avion et les transformations d’intégrales, qu’il développera dans sa thèse soutenue le 6 mai  1946.

 

Nommé chargé de cours de mathématiques générales à Besançon le 1er octobre 1947, puis maître de conférences trois ans plus tard,  il rejoint Nancy le 1er octobre 1952, en mathématiques générales,  sur le poste de Roger Godement. Il donne des cours variés à la faculté des sciences et dans les différentes écoles d’ingénieurs

Il publie en septembre 1954 son premier ouvrage pédagogique, « Résolution pratique des équations différentielles », suivi dès 1956 du second : « Techniques de résolution des équations aux dérivées partielles ». Il y fournissait un nombre important de méthodes d’analyse étayées par de nombreuses démonstrations  et calculs complexes.

 

1956 fut un tournant majeur : il devient professeur sur le poste prestigieux de Jean Dieudonné, dans la chaire de Mécanique Rationnelle, ce qui commence à lui  donner un peu  de l’indépendance  qu’il souhaitait vis à vis des mathématiciens “purs”.

Si Bourbaki perdait un poste, en revanche les différents directeurs d’écoles d’ingénieurs de Nancy ne purent qu’être satisfaits de la fondation d’un service de Mathématiques Appliquées : ils avaient de forts besoins de calcul. Or, non seulement Monsieur Legras connaissait bien le calcul numérique mais dès 1954 il avait pris contact avec IBM – Nancy, pour faire connaissance de l’ordinateur comme outil de calcul, c’était l’IBM 604 et il fut autorisé à l’utiliser avec ses étudiants. Il sut convaincre le Recteur Mayer, trouva chez le directeur de l’Enseignement Supérieur au Ministère, Berger, une grande ouverture d’esprit – et un crédit de quatre-vingt millions de francs.

 

Après Toulouse grâce à son Aéronautique, après Grenoble grâce à ses industries, Nancy, grâce à ses écoles et à l’opiniâtreté de Jean Legras, se dotait de moyens de calcul automatique.

Il  obtint d’abord (1956) de pouvoir travailler avec ses étudiants sur une IBM 604 :  

En octobre 1958, arriva l’IBM 650, et en 1959 l’Université créa le « Centre de Calcul Automatique de Nancy » servi par le département de mathématiques appliquées qu’il créa en même temps.

Ordinateur de la première génération, donc à tubes, l’IBM 650 possède un tambour de 2000 mots pour stocker ses instructions et ses données et 60 mots de mémoire à ferrite pour servir de tampon de communication avec ses périphériques plus lents. Il nécessitait une grande salle climatisée de 50 mètres carrés environ. Il était plus petit qu’une calculette d’avant-hier, et il fallait beaucoup d’imagination pour arriver à mettre en œuvre des programmes efficaces. Une multiplication (flottante) en 1,6 ms, soit 10 000 fois plus vite qu’à la main, mais 100 000 fois moins  vite qu’aujourd’hui.

 

Il fut l’un des premiers à introduire des travaux pratiques. Pour apprendre à utiliser l’IBM 650, il nous faisait faire des “petits” exercices. L’un des premiers d’entre eux avait pour ambition de bien faire comprendre la notion de complexité des calculs et celle d’erreur de chute. Il consistait à faire l’inversion d’une petite matrice puis d’inverser le résultat .Très petite 7 sur 7. Il nous prêta une petite calculatrice Olivetti à manivelle pour le weekend et nous partions contents. Et j’ai passé trois jours à tourner la manivelle pour arriver à un résultat honorable. On avait compris.

Mais l’IBM 650 n’était pas que pour lui, de nombreux chercheurs l’ont utilisé.

Il disait déjà : « les calculatrices électroniques aptes  à un véritable calcul scientifique sont coûteuses. Leur achat n’est justifié que si le centre de calcul fonctionne au profit d’un grand nombre de laboratoires. »

Des ordinateurs il en a vus.

 

Après l’IBM 650, la  petite CAE 510, avec son premier compilateur d’un langage évolué, l’ALGOL. Nous étions passés à 8K de mémoire (une calculette d’hier) et un dérouleur de bandes. Dans le même temps le Trésor de la Langue Française faisait l’acquisition d’un Gamma 60 de chez BULL. Sur cette machine, Jean Legras  a mis au point  un nouveau langage, l’Algol linguistique, qui permettait de manipuler facilement des chaînes de caractères. C’était une innovation importante.  Mais cette coopération fut aussi bien utile, car elle a permis de partager les locaux du Trésor, pour abriter le Centre de Calcul. On disait le bâtiment des ordinateurs, car il y en avait deux.

Puis, avec Jean Marc Villard,  nous avons préparé l’achat d’une CII 10 070, machine américaine autorisée  dans le cadre du plan calcul. Ce fut un changement d’échelle fondamental. Nous avions accès à de nombreux langages, entre autres Fortran, Algol, Cobol, Lisp. Le Centre de calcul  avait besoin d’espace et le château du Montet lui fut attribué. Puis vint le temps de préparer la venue de l’IRIS 80, machine française cette fois, acquise pour  un milliard et demi  de francs pour 1 méga octets de mémoire centrale (un petit i-phone)  et de nombreux périphériques ! Mais autour de lui ont gravité de nombreux chercheurs de mécanique, de physique, de médecine, de chimie, d’automatique, de cristallographie et bien sûr d’informatique, et de nombreux étudiants. Il pouvait servir une cinquantaine de consoles à la fois.

 

Puis vinrent les ordinateurs personnels. Les laboratoires et les structures d’enseignement s’équipèrent.  Le Centre de calcul devint le CIRIL (Centre Interuniversitaire de Ressources Informatiques de Lorraine), commun à la Région et aux universités de Nancy et de Metz. Parmi les ressources du CIRIL, il y avait bien sûr des machines, mais aussi une équipe technique  et l’accès  aux réseaux d’ordinateurs  qui commençaient à apparaitre qui n’ont cessé de se développer depuis.

 

Jean Legras en resta le directeur jusqu’en 1972.  Claude Pair, Michel Depaix, Michael Griffiths, François Scwaab lui succédèrent à la direction. Aujourd’hui, c’est une cinquantaine de milliers d’ordinateurs qui équipent l’ensemble de l’Université de Lorraine, les  connecte à des serveurs nombreux avec des tera-octets en ligne, relié au réseau métropolitain de Nancy,  au réseau régional,  au réseau national et offrant des connexions  à l’Internet mondial.

Jean Legras ne fut pas seulement passionné par la mise à disposition de matériel et de machines de calcul. 

 

C’était un pédagogue, créateur de formations nouvelles.  En plus de nombreux enseignements dans les écoles d’ingénieurs de Nancy, il créa la licence de Mathématiques Appliquées, avec un certificat d’analyse numérique,  qu’il complètera par un certificat de probabilités et statistiques en faisant nommer  Michel Depaix en 1960, puis un certificat de théorie des langages en faisant venir Claude Pair en 1963  et plus tard un  Certificat d’informatique de gestion en 1970. Il créa aussi le troisième cycle de mathématiques appliquées. Il a écrit 6 livres d’enseignement accompagnés de nombreux exercices. 

 

Il fut aussi un chercheur, un défricheur, un lanceur d’activités nouvelles.

Un jour, Jean Legras résuma sa vie professionnelle ainsi : « défricher ce qui n’intéressait pas les autres mathématiciens, collaborer avec l’industrie ».  En effet, les mathématiciens cherchent s’il existe des solutions à un problème et ils les caractérisent. C’est  fondamental et très utile quand ils montrent qu’elles n’existent pas, il ne faut plus continuer à chercher.   Quand on sait qu’elles existent, il reste à les construire. Ce n’est pas toujours facile ou même possible. Le numéricien va chercher à mettre au point et comparer des méthodes efficaces pour construire des solutions approchées, par diverses techniques d’approximation. L’ingénieur informaticien s’attachera à les mettre en œuvre.

 

 Il a compris très tôt qu’il y avait deux très grands champs de recherche à explorer : les méthodes d’analyse numérique et  mais aussi le domaine de tous les objets non numériques, c’est-à-dire l’ensemble de l’informatique.

C’est ainsi qu’il a travaillé en aéronautique, sur les équations différentielles, sur l’équation de la chaleur, sur la programmation, les calculs de charpente, l’élasticité, les grands systèmes linéaires, pour aller explorer l’aide à la décision et les techniques d’ordonnancement puis d’optimisation et les systèmes d’information.  Il collabore avec le CNET, avec la Sollac, avec Pont-à-Mousson, à une époque où ce n’était guère courant.

 

En 1970, il crée une équipe de recherche spécialisée en informatique de gestion et participe à la création des enseignements correspondants, le C4 de la maitrise et des cours dans le DEA d’informatique. Citons ici Colette Rolland  devenue professeur à la Sorbonne et grande spécialiste des systèmes d’information, et Odile Foucaut, devenue Professeur à Nancy 2 spécialiste de mathématiques de la décision.

 

Autour de Claude Pair, qu’il vient de recruter, et qui est avec nous aujourd’hui, les recherches en informatique prennent de l’ampleur,  d’abord sur la compilation et la théorie des graphes, la programmation, les structures de données et l’algorithmique,  mais aussi la reconnaissance de la parole avec Jean Paul Haton  et le développement de logiciel  avec moi. La disponibilité des machines du centre de calcul a été primordiale pour nous. 

 

En 1965, Claude Pair crée le CRIN, Centre de recherche en informatique de Nancy, associé au CNRS. C’est alors un laboratoire dispersé dans les trois établissements universitaires locaux, que nous pourrons regrouper sur le site de la faculté des sciences seulement en 1980.

 

Claude Pair l’a dirigé jusqu’en 81, quand il a pris la direction nationale des lycées. Nous étions alors 90, essentiellement des enseignants chercheurs. Ce fut alors mon tour jusqu’en 86, puis celui de  Jean Pierre Finance et enfin de Jean Marie Pierrel jusqu’en 1997. En décembre 84, le gouvernement décide de la venue de l’INRIA en Lorraine, une suggestion du CRIN comme  une des réponses à  la crise de la sidérurgie. En 97 le CRIN et l’INRIA Lorraine fusionneront pour donner le Loria que l’on connaît aujourd’hui. Avec plus de 500 chercheurs, le Loria est devenu un laboratoire  qui figure dans le peloton de tête des laboratoires d’informatique français et il est connu mondialement.

De 1960 à 1981, Jean Legras a dirigé soixante et une thèses de spécialité, cinq thèses d’ingénieur-docteur et neuf thèses d’état. Il a publié un grand nombre d'articles dont une vingtaine avec son fils Bernard sur des applications médicales et sur la scintigraphie.

 

Il avait commencé à coopérer avec son fils Bernard en 1972. Et après sa retraite officielle en 82,  il a continué à travailler  avec lui et à développer des programmes tant qu’il a pu. Et c’est à 84 ans qu’il apprend à programmer avec le système-langage DELPHI, pour développer de nouveaux programmes.

 

La plaque dit “Jean Legras Promoteur de l’informatique en Lorraine”, c’est exact, parce qu’informatique est le mot d’aujourd’hui. En fait, il ne fut inventé qu’en 1962 par Philippe Dreyfus, Directeur du centre de calcul de BULL.

Pouvait-il se douter quand il effectuait ses calculs sur son premier ordinateur,   prêté par IBM en  1958, de l’explosion que connaitraient les usages de l’ordinateur ? Il en eut la prémonition car il s’est toujours intéressé obstinément  à l’applicabilité de ses recherches ; il a permis  ainsi d’en explorer de très nombreux usages.  C’est l’un des sujets essentiels de l’informatique d’aujourd’hui.

 

Il a été un pionnier des ordinateurs, du  calcul et de l’analyse numériques, de l’informatique, des usages de l’ordinateur, et de la collaboration intra-universitaire en Lorraine.

Il toujours recherché deux qualités dans son travail : la beauté d'une analyse et l'applicabilitė d'un résultat.

Monsieur Legras, j’ai été un peu long,  un quart d’heure. Excusez-moi, je sais que vous n’aimiez pas trop que l’on parle de vous. Mais cela valait la peine. 

 

J'ai le plaisir de vous connaître depuis 1963, comme étudiant puis comme collègue et ami. Et tout en faisant mes thèses avec Claude Pair, j’ai continué à travailler avec vous dans le département de mathématiques appliquées et au Centre de Calcul puis au CIRIL.

 

Comme tous, j’ai été profondément marqué par vos conseils et vos actions : vous avez toujours tenu à créer autour de vous une ambiance de travail efficace, bien sûr, vous passiez chaque matin derrière chacun d’entre nous pour faire le point, mais aussi tellement chaleureuse, familiale. Tous ceux de la 3A2C, l’Association Amicale des Anciens du Centre de Calcul, savent bien que chacun s’y sentait aidé, guidé scientifiquement, soutenu et, en même temps,  protégé.

 

Sportif, volontaire, d’un dynamisme communicatif, vous nous avez marqués de votre empreinte. Vous n’hésitiez pas à aider vos étudiants, y compris dans leurs problèmes personnels, j’en sais quelque chose. Tous ont pris plaisir à travailler dans votre équipe de pionniers à qui vous faisiez partager votre générosité et  votre enthousiasme pour cette nouvelle discipline.

Comme beaucoup d’entre nous, je retiens aussi votre sourire lumineux quand on vous rencontrait.

 

Grand merci pour tout ce que vous avez fait pour nous, pour l’informatique  et  pour l’agglomération nancéienne.

Merci à Bernard Legras, à qui j’ai emprunté quelques mots de l’ouvrage qu’il a écrit sur son père.

Grand merci à Bernard Bach d'avoir pris cette initiative d'honorer Jean Legras, de l'avoir portée au Conseil municipal et merci à la Ville de Vandoeuvre  d'avoir pris cette décision de lui dédier une rue.

Merci à tous.